Le rêve a longtemps été investi dans la création artistique, que ce soit dans la littérature, la peinture, la musique, la sculpture ou l’univers cinématographique.
Parce qu’il est moteur de créativité mais aussi de guérison émotionnelle, il n’est pas étonnant que certains artistes s’en soient inspirés afin de réaliser leurs œuvres.
Fruit du génie ou véritable thérapie afin d’exprimer ses doutes et ses angoisses, le rêve peut être un fabuleux vecteur d’idées et d’apaisement.
Qui ne connait pas le fabuleux roman « Alice au pays des merveilles » ?
Et surtout, d’où lui vient son succès phénoménal ?
L’histoire d’Alice au pays des merveilles décrit un univers où tout ce qui semble impossible devient possible.
Saviez-vous qu’à l’origine, ce livre n’était pas destiné aux enfants ? En effet, il a été réécrit et a connu ensuite un immense succès aussi bien auprès des adultes que des enfants.
Aux Pays des Merveilles, Alice vit des aventures qui défient toute logique et rencontre des personnages hauts en couleurs, tout aussi bizarres qu’extravagants, voire agaçants pour certains. Je ne sais pas pour vous, mais pour ma part je ne supportais pas le chat !
Lewis Caroll aurait imaginé cette histoire lors d’une longue balade en barque où il était accompagné de trois petites filles qui trouvaient le temps bien long. L’une d’elle se prénommait Alice.
Il eut l’idée de les distraire en leur racontant des aventures loufoques. À chaque signe de lassitude des petites auditrices, il en rajoutait une couche afin de maintenir leur attention, et tout porte à croire qu’il était doté d’une imagination débordante.
Bien plus que de simples divagations d’une jeune fille lassée de son quotidien ennuyeux et austère, cette œuvre délivre de nombreux messages et enseignements : le bouleversement que constitue le passage de l’enfance à l’âge adulte, les personnages ridicules qui parlent avec des mots compliqués comme les adultes, l’apprentissage de la logique, la faculté d’adaptation, le développement du libre-arbitre, de la critique et de la créativité, le besoin de liberté, le rejet des normes sociales…
Ce livre fait véritablement l’éloge des qualités de l’enfance. Et là réside la clé de son succès.
A travers les songes d’Alice, Lewis Caroll nous murmure à l’oreille de cultiver notre enfant intérieur et de ne jamais cesser de rêver.
Le rêve a été représenté par de nombreux peintres renommés. Parmi eux, Salvador Dali et Pablo Picasso.
Je vous laisse le plaisir de découvrir ces deux tableaux qui tentent de décrire l’indicible.
Qu’y voyez-vous ?
Regardez celui de Dali (1931). Ce qui me frappe en premier lieu ce sont les yeux clos et cette bouche absente, comme si quelque chose devait être caché ou tu.
On peut aussi observer les personnages à l’arrière : un homme qui semble plein de regrets, et d’autres qui forment une scène de jalousie. Qu’en pensez-vous ?
Chez Picasso (1932), on voit clairement la séparation entre rêve et réalité car le personnage semble coupé en deux, ainsi que le décor.
Je ne pouvais pas aborder l’influence du rêve dans l’art sans parler de David Lynch, l’un de mes réalisateurs fétiche.
Car l’inspiration de Lynch provient en grande partie de l’univers onirique, à la frontière même entre rêve et cauchemar.
Ce prodige met en scène l’abstrait et un univers très angoissant en plaçant l’inconscient et le principe du rêve éveillé au premier plan, plus particulièrement dans deux de ses œuvres : Twin Peaks et Mulholland Drive. Selon Lynch, les rêves sont à prendre très au sérieux car ils sont les moteurs de nos pensées.
Dans la série Twin Peaks, un agent du FBI, nommé Dale Cooper, est engagé pour enquêter sur leur meurtre mystérieux de la jeune Laura Palmer. Jusqu’ici, le scénario ressemble à n’importe quelle intrigue policière. Ce qui fait le génie de Lynch, c’est l’ambiance totalement décalée de la série aux personnages fantasques et attachants. Mieux encore, ce sont les rêves de l’agent Dale Cooper qui sont utilisés pour faire avancer l’enquête. Ce dernier se fie totalement à ses rêves et à ses hallucinations qu’il raconte à ses plus proches collaborateurs.
Mulholland Drive, long-métrage qui devait être une série à l’origine, est l’histoire de deux jeunes femmes qui se croisent lorsque l’une d’elles est victime d’un accident de la route, ce qui lui a fait perdre la mémoire. Le film se déroule comme un banal thriller jusqu’à la fameuse scène du « Club Silencio » (spoiler alert) où le spectateur apprend que le film n’était en réalité qu’un rêve, ce qui lui donne un tout autre sens.
Au niveau visuel, les plans de David Lynch sont de véritables tableaux déstructurés qui transmettent des émotions très violentes et déroutantes.
Ses films sont complexes et déstabilisants et ne peuvent être appréciés de tous, c’est un fait. Je vous invite tout de même à le découvrir car il scénarise et met en scène le rêve comme personne. Il sonde véritablement le côté sombre de l’âme humaine. Il faut accepter sa part obscure pour apprécier le cinéma de Lynch.
Autre film ayant les rêves pour thème central : Inception de Christopher Nolan (Interstellar, la trilogie des Batman, The Prestige…)
Ce long-métrage de science-fiction, classé dans les 40 plus gros succès au box-office mondial, explore différents thèmes dont la confusion entre rêve et réalité, l’emboitement de rêves à l’intérieur d’autres rêves, les rêves partagés et le fameux « rêve lucide » dont je vous parle dans l’article consacré aux rêves.
Les personnages peuvent s’extraire d’un rêve soit en mourant, soit en subissant une chute ou une secousse dans le niveau supérieur. Pour réaliser « l’Inception », ils utilisent un sédatif puissant. Si l’effet de ce dernier n’a pas totalement disparu et qu’ils meurent dans un rêve, ils tombent dans les limbes.
Pour réaliser ce film, Nolan s’est inspiré des expériences de rêve lucide qu’il a vécues étant adolescent et de la sensation de tomber que beaucoup de personnes ressentent lorsqu’elles rêvent.
Je ne pouvais pas terminer cet article sans parler de l’inspiration des rêves dans la création musicale.
Saviez-vous par exemple que les célèbres chansons « Let it be » et « Yesterday » proviendraient de rêves faits par Paul Mccartney ? Quant au riff devenu mythique de « I Can’t get no » des Rolling Stones, il est venu à Keith Richards en plein rêve, une nuit de mai 1965. Il s’est réveillé, a attrapé sa guitare et un enregistreur pour immortaliser la mélodie !
Et vous, que faites-vous de vos rêves ? Est-ce qu’ils vous inspirent ? Avez-vous déjà retranscrit un rêve en dessin, en peinture, à l’écrit ?
Les rêves donnent des idées fabuleuses, et ils en disent beaucoup sur nous, notre personnalité, nos désirs profonds, nos aspirations, frustrations et autres colères enfouies.
Ne les laissez pas vous échapper. Ecoutez ce qu’ils ont à vous dire.
N’hésitez pas à partager vos avis en commentaires, je me ferai un plaisir de vous répondre.
Caroline
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