Les rêves, quel sujet passionnant, vous ne trouvez pas ?
Aussi complexes que mystérieux, ils ont de tout de temps fasciné l’humanité.
On ne peut pas s’intéresser au sommeil sans s’arrêter un instant sur les rêves.
Je n’ai pas la prétention de vous dire que j’en ai fait le tour, mais j’ai fait de mon mieux pour vous offrir un article qui reprend l’essentiel. D’ailleurs, c’est celui qui m’a donné le plus de fil à retordre tellement le sujet est vaste.
Petit aperçu de ce qui vous attend.
Nous allons d’abord nous replonger dans l’histoire, car l’intérêt pour les rêves remonte à…fort fort lointain.
Ensuite, je vais vous parler des dernières découvertes scientifiques qui sont surprenantes.
Nous aborderons aussi d’autres facettes plus originales, voire métaphysiques, comme les rêves lucides, les rêves « visite » et prémonitoires.
Vous allez découvrir également que les cauchemars, bien que désagréables, sont des manifestations très courantes.
Je répondrai également à une question que beaucoup d’entre vous se posent (ou pas) : est-ce que les animaux rêvent ?
Un beau programme en perspective !
Vous êtes prêt ?
Installez-vous confortablement et plongez avec moi au pays des songes.
Le rêve dans la création artistique est abordé dans un autre article que vous pouvez consulter ici.
Saviez-vous que l’on retrouve déjà des premiers récits de rêves datant de plus de 5000 ans ?!
L’histoire des civilisations nous enseigne que les rêves ont longtemps renfermé une dimension métaphysique.
Perçus comme un voyage, un moyen d’accéder au surnaturel, au divin ou aux ancêtres, ils permettaient de découvrir un ailleurs apportant une forme de clairvoyance, de connaissance et même la guérison.
Dans l’Égypte ancienne, on pensait que les rêves étaient envoyés du ciel par les dieux et pouvaient révéler l’avenir. Les Egyptiens avaient d’ailleurs déjà recours à une forme d’interprétation des rêves, tout comme les peuples celtiques et les grecs de l’Antiquité. Ces derniers pratiquaient ce qu’ils appelaient « l’incubation ». Il s’agissait de dormir dans un sanctuaire afin d’inviter une divinité dans le rêve.
Au 16ème et 17ème siècles, les rêves étaient vus comme l’œuvre du démon et ceux qui interprétaient les rêves étaient assassinés.
Au 18ème siècle, la rationalité s’est imposée et le songe est devenu un phénomène secondaire. Cette vision plus cartésienne a laissé une certaine empreinte dans nos sociétés occidentales.
Au siècle dernier, les théories psychanalytiques freudiennes ont réintroduit la question du rêve en le considérant comme une des manifestations de notre inconscient. Elles ont créé un courant si puissant que leur influence prédomine encore aujourd’hui.
Depuis les années 2000, grâce au développement de l’imagerie résonance magnétique (IRM), l’activité cérébrale onirique a pu être analysée plus en profondeur et même visualisée en trois dimensions.
Les neurobiologistes ont fait des découvertes surprenantes : les rêves ne seraient pas que de simples « hallucinations nocturnes », mais de véritables moteurs de créativité, d’évolution, d’apprentissage et de guérison émotionnelle.
L’univers passionnant des rêves se dévoile petit à petit à la Science, mais cette dernière ne peut encore tout expliquer.
Au 20ème siècle, Freud a permis une avancée scientifique majeure en situant les rêves dans le cerveau.
Cela nous semble une évidence aujourd’hui, mais ça n’était pas le cas à l’époque.
Dans son ouvrage majeur « L’interprétation des rêves » (1900), Freud, inspiré par ses propres rêves, défend l’hypothèse que les rêves naissent de désirs non assouvis si puissants et bouleversants qu’ils sont obligés de passer par une forme de censure effectuée par le psychisme. Cette dernière s’appelle le refoulement.
Si ce filtre n’opère pas, le dormeur peut être réveillé et particulièrement perturbé par le contenu de ses rêves, d’où l’adage de ce cher Sigmund : « Le rêve est le gardien du sommeil ». Le dormeur peut ainsi satisfaire ses désirs les plus inavoués sans en être inquiété.
Le rêve selon Freud protège également le sommeil en intégrant les stimulations extérieures, comme des sons par exemple. Ne vous est-il jamais arrivé d’inclure la sonnerie de votre réveil dans un de vos scénario onirique et de ne pas vous réveiller ? Cette mésaventure, je l’ai vécue plus d’une fois !
Si le produit de notre inconscient se cache derrière les rêves, comment dès lors accéder à leur signification ? Grâce à une interprétation psychanalytique, tout un art à l’époque.
Seul un psychanalyste averti pouvait déchiffrer et analyser le contenu latent (caché) de l’univers onirique et en dévoiler le contenu manifeste, c’est-à-dire la véritable signification.
Cette interprétation présentait toutefois ses limites car elle était particulièrement subjective et donc facile à généraliser. On pourrait comparer cela à la lecture d’un horoscope. De plus, elle ne reposait sur aucune méthode scientifique fiable. Cependant, l’influence de Freud a été colossale et perdure dans le domaine de la recherche sur les rêves car les scientifiques n’ont jamais pu contredire formellement ses théories.
En 1928, la découverte de l’électroencéphalographie (EEG) a permis d’étudier l’activité électrique cérébrale. La correspondance entre rêve et cerveau, qui n’était alors qu’une hypothèse, devint une évidence.
À partir des années 1950, la neurophysiologie des rêves voit véritablement le jour et le terme « sommeil paradoxal » apparait.
On le doit à Michel Jouvet, neurobiologiste français, onirologue et pionnier de l’hypnologie, qui l’a mis en évidence lorsqu’il a découvert les différents stades du sommeil.
Si vous désirez en savoir plus sur les phases du sommeil, je vous invite à aller consulter cet article qui explique en détail ce qu’est le sommeil proprement dit.
Le sommeil paradoxal est à proprement parler celui des rêves, du moins ceux qui sont les plus vifs et riches en images.
Il est qualifié de paradoxal car l’activité cérébrale est proche de celle de l’éveil, tandis que nous sommes incapables de bouger. Le tonus musculaire disparait totalement à l’exception des mouvements oculaires qui sont très rapides. Voilà pourquoi on l’appelle aussi sommeil « REM », pour « Rapid Eye Movements ».
Nous sommes totalement paralysés car notre cerveau sécrète des neurotransmetteurs qui interrompent la liaison entre le cerveau et les muscles. Cette paralysie, appelée « atonie », n’est pas due au hasard. Elle est une sécurité qui nous empêche de mettre nos rêves en action. Imaginez la catastrophe si vous bougiez comme dans vos rêves, tandis que vous êtes incapables de percevoir ce qui vous entoure !
Pour vous permettre d’y voir plus clair, voici un hypnogramme (graphique illustrant l’architecture du sommeil) :
Durant une nuit normale, 5 cycles de sommeil se succèdent toutes les 90 à 120 minutes. Si ces cycles sont stables dans la durée, la succession des stades du sommeil est plus complexe.
La première moitié de la nuit est en effet davantage consacrée au sommeil lent profond tandis qu’en fin de nuit, c’est le sommeil lent léger et le sommeil paradoxal qui prédominent.
L’architecture du sommeil présente en effet une structure bien particulière car elle répond à un besoin précis : récupérer physiquement en première partie de nuit (lors du sommeil lent profond) et évacuer la fatigue mentale en fin de nuit.
Le sommeil paradoxal apparaît donc majoritairement en milieu et fin de nuit, ce qui permet notamment un réveil plus en douceur car l’activité cérébrale y est proche de celle de la veille.
La nature, et dans ce cas précis le sommeil, est extrêmement bien faite vous ne trouvez pas ?
Enfin, la durée du sommeil paradoxal est toujours proportionnelle à la durée totale du sommeil. Si elle est d’environ 20 % chez l’adulte, elle représente 50 % du temps de sommeil chez les tout-petits. L’hypothèse avancée actuellement est que le sommeil REM contribuerait activement au développement cérébral du jeune enfant.
Les dernières avancées scientifiques démontrent que les rêves auraient une utilité pour l’être humain.
Considérés comme une activité cognitive à part entière, ils nous permettraient de mieux apprendre.
Les neurobiologistes ont découvert que le sommeil REM est caractérisé par une forte activité cérébrale dans les régions des mémoires visuelle, gustative, olfactive, motrice, émotionnelle et autobiographique. Dans le même temps, et c’est ce qui explique l’étrangeté et l’incohérence des rêves, les régions cérébrales impliquées dans la rationalisation sont désactivées (le cortex préfrontal).
Lorsque nous rêvons, nous semblons opérer une véritable révision de tous les savoirs que nous avons acquis. Ces derniers sont triés et catégorisés afin que nous ayons accès à l’essentiel. Au réveil, nous parvenons à y voir plus clair.
Notre mémoire s’ouvre ainsi à des concepts beaucoup plus abstraits et éloignés, comme si nous regardions à l’autre bout d’un télescope. Il ne s’agit donc pas que d’apprentissage, mais d’une véritable compréhension en profondeur.
En nous faisant vivre ou revivre des situations particulières, les rêves nous aideraient à trouver des solutions afin de résoudre des difficultés et de mieux nous adapter à certaines menaces.
On peut par exemple rêver qu’on arrive en retard au travail ou à un examen, rater une épreuve qu’on avait pourtant réussie. Ceci est tout à fait coutumier et même bénéfique : on revit des catastrophes ou on s’entraine à en vivre afin d’y être préparé si elles finissent par survenir.
L’activité onirique, en plus de nous permettre de prendre une certaine distance par rapport à nos vécus et de nous préparer au pire, nous donnerait également des idées, et de génie pour certains.
Certains savants comme Singer, l’inventeur de la machine à coudre, auraient trouvé la solution à leurs problèmes en rêvant ! Plus récemment, on raconte que des chansons mythiques comme « Yesterday » et « Let it be » seraient issues des rêves de Paul McCartney. Mendeleïv, quant à lui, aurait finalisé son tableau lors d’un rêve.
La nuit porte conseil…
Les émotions font partie prenante des rêves. Nous ressentons de la joie, de la colère, de la tristesse, de la peur.
Il n’y a pas de censure, pas d’éléments cachés, à l’inverse de ce que Freud pensait. Toutes ces émotions sont présentes afin de pouvoir être déchargées et mieux régulées.
Selon le Dr Walker « Ce n’est peut-être pas le temps qui guérit les blessures, mais le temps que l’on passe à rêver (…) Les rêves effacent les blessures douloureuses suivant les épisodes émotionnels désagréables, voire traumatisants, vécus pendant la journée, offrant ainsi un pansement émotionnel au réveil » (issu du brillant ouvrage « Pourquoi nous dormons ? »; pp. 328-329).
Cette théorie se fonde sur un changement qui se produit au niveau de certains neurotransmetteurs dans le cerveau. Plus particulièrement, la noradrénaline, substance associée au stress.
La noradrénaline est totalement absente dans la phase du sommeil paradoxal. C’est d’ailleurs le seul moment de la journée où cette molécule est inexistante dans notre cerveau. C’est par conséquent le moment le plus opportun où le souvenir d’évènements difficiles voire traumatiques peut être ravivé, car il le sera librement sans être associé aux émotions stressantes auxquelles ces évènements étaient liés.
Rêver guérirait ainsi nos blessures émotionnelles.
Ce n’est malheureusement pas toujours le cas, et notamment dans le syndrome de stress post-traumatique (SSPT).
Cette maladie psychiatrique est caractérisée par des flashbacks de souvenirs terrifiants associés à des cauchemars fréquents. Elle a été découverte chez des vétérans qui ne parvenaient pas à se remettre d’horreurs vécues pendant la guerre. Elle est généralisée à présent à toute personne ayant vécu des épisodes traumatisants qu’elle ne peut intégrer dans le cours de sa vie.
Chez les personnes souffrant du SSPT, l’émotion reste en effet vivement associée au souvenir traumatique. Des études récentes ont mis en évidence que le sommeil REM est perturbé chez les personnes souffrant de cette pathologie. Plus précisément, leur système nerveux sécrèterait plus de noradrénaline.
Un sommeil paradoxal de meilleure qualité permettrait une compréhension supérieure du monde social.
Il a été découvert notamment que des sujets manquant de sommeil REM ont tendance à percevoir le monde extérieur comme plus menaçant et à perdre leur discernement.
Le sommeil paradoxal régulerait également nos émotions, nous offrant la possibilité d’être plus réfléchis, moins impulsifs.
Toutes ces caractéristiques amènent les scientifiques à avancer que le sommeil paradoxal aurait été un facteur déterminant dans l’évolution de l’espèce humaine.
Bien entendu !
Bien qu’il existe quelques rares exceptions d’absence totale d’activité onirique due à une lésion voire à une ablation d’un fragment du cerveau (à la suite d’un accident par exemple) ou à la prise de certains médicaments (des antidépresseurs), tout le monde rêve.
Si vous pensez que vous ne rêvez pas, c’est que vous ne vous souvenez tout simplement pas de vos rêves.
C’est un phénomène tout à fait normal car les rêves nous échappent le plus souvent. Ceux qui surviennent le plus aisément à la conscience sont ceux qui précèdent immédiatement le réveil.
La sensibilité et la faculté d’introspection permettraient tout de même de favoriser la remémoration onirique. C’est ce qui explique qu’en règle générale, les femmes se souviennent mieux du contenu de leurs rêves que les hommes.
Rassurez-vous Messieurs, tout est une question d’entraînement !
Oui, il est tout à fait possible d’entraîner la mémoire des rêves. Comment y parvenir ? En les racontant !
Dans certaines cultures, c’est même une tradition de raconter ses rêves depuis l’enfance, ce qui favorise leur rétention tout au long de la vie.
Les Indiens d’Amérique, par exemple, ont souvent organisé leur société autour des rêves auxquels ils étaient très attentifs. Un évènement ne pouvait se produire que s’il avait été rêvé auparavant. Si vous leur demandiez de raconter leurs rêves, cela pouvait prendre près d’une heure…
Dans notre société, si vous demandez à quelqu’un de raconter son rêve, cela prendra quelques secondes tout au plus.
De plus, il est culturellement moins évident de dévoiler ses rêves. C’est un acte qui relève de l’intime et qui est peu habituel. Il peut même mettre mal à l’aise. Pourtant, c’est une activité que nous pouvons apprendre à développer et qui est riche d’enseignement au niveau personnel.
Vous allez probablement être surpris, mais il n’y a pas de différence entre les rêves et les cauchemars.
Les cauchemars ne sont en effet que des rêves à forte charge anxieuse.
Les personnes hypersensibles vont particulièrement en garder un souvenir beaucoup plus marqué, d’autant plus qu’ils se déroulent principalement en fin de nuit.
En dehors des cauchemars proprement dits, sachez que 70 % à 80 % des rêves sont désagréables. Et il y a une explication plutôt logique à cela : nous sommes davantage victime qu’acteur dans nos scénarios oniriques, à l’exception des rêveurs lucides dont je vous parle un peu plus bas dans cet article.
Vous voulez connaître les thèmes cauchemardesques qui reviennent le plus fréquemment ? Le ridicule en public (être nu au beau milieu de la foule par exemple), la course-poursuite, l’attaque, l’échec, les peurs d’enfants et la mort d’un proche.
Certes, les cauchemars nous laissent une sensation très désagréable au réveil, mais croyez-le ou pas, ils sont bien utiles !
Les cauchemars nous permettent de mieux nous connaitre ou de nous avertir d’un danger imminent …à la condition de les accepter et de prendre le temps de les écouter.
Si avoir des cauchemars de temps à autre est tout à fait normal (82 % des adultes font des cauchemars occasionnellement), les cauchemars récurrents doivent par contre nous alerter. Ils sont le signe d’un traumatisme qui n’est pas résorbé et que le cauchemar tente de dénouer chaque nuit, sans succès. Je vous en ai parlé plus haut dans le cas du syndrome de stress post-traumatique.
Si des cauchemars fréquents vous perturbent, n’hésitez pas à en parler à un spécialiste qui pourra vous aider à trouver leur origine. Parfois, ils peuvent être également dus à la prise de certains médicaments ou à certaines maladies neurologiques.
Sachez également qu’il faut différencier les cauchemars des terreurs nocturnes.
Tout d’abord, les terreurs nocturnes apparaissent en début de nuit et plus précisément lors du sommeil profond.
Ensuite, elles concernent majoritairement les enfants à partir de 2-3 ans (seulement 2 % des adultes en seraient victimes) et s’expliqueraient par un manque de sommeil et l’accélération de la maturation cérébrale. La fièvre serait également un facteur causal.
Elles se manifestent par un réveil soudain associé à une peur intense et à des pleurs, voire à des hurlements et à une grande agitation. Même si elles sont très impressionnantes pour les parents, elles ne réveillent pas l’enfant et ne laissent aucun souvenir.
Le rêve ne se serait pas développé de la même manière au cours de l’évolution des espèces.
Au début, les scientifiques pensaient que le rêve était apparu deux fois dans le règne animal : chez les mammifères (il y a environ 200 millions d’années) et chez les oiseaux (il y a environ 150 millions d’années). Or, au fil des recherches, il a été démontré que les premiers rêveurs sont les reptiles, apparus bien avant dans l’échelle de l’évolution, vers 350 millions d’années !
Si on sait que les rêves chez les mammifères et les oiseaux sont similaires aux nôtres sur le plan cérébral, chez les reptiles, qui ne possèdent pas de néocortex, ils restent un mystère.
Dans l’évolution de certaines espèces, le sommeil paradoxal a connu un développement spectaculaire. Pourtant, et c’est là que réside un paradoxe, il est minime (voire carrément absent) chez certains animaux aux capacités cognitives avancées.
Chez les dauphins par exemple, aucune trace de sommeil paradoxal n’a été retrouvée alors que ce sont des animaux réputés pour leur grande intelligence. L’explication résiderait dans la perte du tonus musculaire. Impossible en effet de se laisser totalement aller quand on doit nager en permanence et remonter à la surface pour respirer.
L’éléphant d’Afrique quant à lui, pourtant connu pour sa fabuleuse mémoire, bénéfice de très peu de sommeil paradoxal car cela l’oblige à se coucher et le rend donc très vulnérable. Il peut d’ailleurs passer 9 jours sans sommeil paradoxal.
Quant aux oiseaux, ils entrent en sommeil paradoxal en plein vol mais par phases de quelques secondes. Quand ils effectuent de longues migrations, ils se relaient au niveau des positions stratégiques de vols afin de pouvoir dormir (et rêver) en alternance.
De quoi les animaux rêvent-ils ? Probablement de leurs activités quotidiennes à savoir la chasse et l’alimentation.
Dans les années 60, Michel Jouvet a fait une expérience sur les chats qui ont un sommeil fort proche du nôtre. Amis des animaux à l’âme sensible, zappez le paragraphe qui suit.
En détruisant la région du cerveau responsable de la paralysie qui s’opère lors du sommeil REM, ce scientifique a pu observer le rêve « de l’intérieur ». Il a observé que les chats réalisaient toutes les actions motrices qu’ils étaient en train de vivre : attaquer, poursuivre des proies imaginaires, se lécher, avoir peur, etc.
Enfin, et pour terminer sur une note plus poétique, voulez-vous savoir qui est le plus gros rêveur chez les animaux ? Il s’agit de l’opossum qui passe 6 heures en sommeil paradoxal. Vous voilà prévenu ! Vous aurez de quoi épater vos convives lors d’un prochain diner.
Les rêveurs lucides sont encore assez rares mais ils fascinent les neurobiologistes qui les invitent volontiers dans leurs laboratoires de sommeil afin d’en apprendre davantage sur le fonctionnement des rêves.
Dans les rêves lucides, qui peuvent être involontaires ou contrôlés, la personne est non seulement consciente qu’elle est en train de rêver, mais elle peut aussi y faire ce qu’elle veut !
Vous avez toujours souhaité voler, devenir une superstar ou avoir des pouvoirs surnaturels ? Les rêves lucides vous ouvrent toutes les portes !
Dans certaines cultures, ils ont été (et sont encore) pratiqués comme un art de vivre à part entière.
Le rêve lucide demande un certain entrainement, à l’exception de quelques rares cas particuliers de rêveurs qui ont la chance d’avoir cette lucidité de manière naturelle.
La bonne nouvelle est que l’on peut donc apprendre à maitriser nos rêves. Le contrôle absolu est certes plutôt rare, mais être simplement conscient que nous rêvons est déjà pas mal.
Lors d’une même nuit, nous pouvons passer d’un rêve lucide que nous contrôlons totalement, à un rêve lucide où nous avons moins de pouvoir, jusqu’à un rêve ordinaire. Il n’y a aucune règle en la matière.
Comment parvenir à faire un rêve lucide ? D’après mes recherches, il existe différentes méthodes mais elles sont toutes différentes et approximatives.
Parmi les techniques que j’ai pu trouver sur Internet, il suffirait d’y penser très fort afin d’imprimer profondément cette envie dans notre inconscient et de se concentrer sur le thème que nous avons choisi. Ensuite, il est conseillé de mémoriser un objet qui sera notre point de repère pour nous indiquer que nous rêvons (comme une toupille dans le film « Inception ») et d’être pleinement conscient de notre propre corps.
Si nous pouvons maitriser certains rêves, nous en souvenons-nous plus facilement que de nos rêves ordinaires ? Pas forcément. Les rêves lucides subissent le même traitement que les rêves ordinaires : ils peuvent être totalement oubliés ou laisser un vague souvenir au réveil.
Les rêves prémonitoires sont des rêves « jugés prophétiques, qui n’ont pas forcément de lien avec la vie privée du rêveur et annoncent un évènement futur censé se réaliser » (source Wikipédia).
Ils rapportent le plus souvent des évènements négatifs qui sont perçus beaucoup plus clairement que dans les rêves ordinaires. De plus, au réveil, leur souvenir est plus intense et vivace.
Comment s’expliquent-ils ?
La théorie la plus probable est liée à la fonction même du sommeil paradoxal : faire le tri entre toutes les informations que nous percevons et établir des catégorisations, des corrélations et des abstractions.
Plus les associations sont étranges, mieux c’est.
Ce travail nocturne effectué lorsque nous rêvons expliquerait l’accès à une forme de logique qui nous échapperait à l’état de veille. Bien plus encore, les rêves font des « plans » sur l’avenir et contiennent une forme de « pré-vision ». En ce sens, tous les rêves seraient prémonitoires.
Lorsque les rêves prémonitoires ne nous concernent pas personnellement, ils sont extrêmement intéressants car ils démontrent que les rêves ne sont pas toujours centrés sur nous et que nous pouvons rêver « pour » d’autres personnes, même très éloignées de nous.
Vous est-il déjà arrivé de rêver de l’un de vos proches disparu ? Si oui, vous avez fait ce que l’on appelle un « rêve visite ».
Pour ma part, cela m’est arrivé quelque fois et j’ai trouvé cela aussi fascinant que perturbant.
Une histoire troublante m’a été racontée un jour par un ami. Pendant la nuit, il avait rêvé de son voisin qui était venu lui rendre visite. Sa présence était si forte que mon ami a vraiment cru que cette personne était bien là avec lui dans son appartement. Le lendemain, il apprend une bien triste nouvelle : son voisin était décédé. Plutôt interpellant, vous ne trouvez pas ?
Il y aurait une explication rationnelle au rêve visite. Notre cerveau, marqué par l’émotion suscitée par la mort d’un proche, rêverait de ce proche afin d’alléger la charge émotionnelle liée à la mort. Cette analyse n’explique cependant pas l’histoire du rêve de mon ami…
Si nous souhaitons aller plus loin, et libre à chacun de croire en ce qu’il veut, nous pourrions percevoir les rêves comme un moyen d’accès à la spiritualité. Les vibrations que nous y dégageons seraient plus proches des défunts qui pourraient alors nous contacter plus facilement. Si vous vous souvenez du début de cet article, c’est en quelque sorte le fondement même du rêve depuis plus de 5000 ans.
Les théories freudiennes n’ont pas été prouvées scientifiquement, mais elles n’ont pas non plus été contredites.
Le rêve, en tant que messager de notre inconscient ou du moins de notre monde intérieur, reste encore très présent dans l’imaginaire collectif. Il existe par ailleurs une multitude d’ouvrages qui traitent de l’interprétation des rêves.
Vous souhaitez connaître quelques interprétations de rêves qui sont assez récurrents ? Allons-y.
Si vous rêvez par exemple de votre mort, c’est que vous cherchez à prendre un nouveau départ dans votre vie. Si vous conduisez dangereusement et que vous avez un accident de voiture, c’est que vous prenez des orientations hasardeuses voire dangereuses dans votre vie (en amour, au niveau professionnel, etc.). Si vous perdez vos cheveux en rêve, c’est un signe d’instabilité dans votre vie. Enfin, la perte des dents serait associée à des décès ou à une perte de vitalité due à un état de stress.
Tout cela est bien évidemment très subjectif et non validé scientifiquement. Si vous êtes néanmoins curieux, j’ai découvert le site https://wikireve.fr (dictionnaire encyclopédique d’interprétations des rêves). Il est propre à chacun d’adhérer ou non à ce type de méthode.
Selon Tobie Nathan, éminent ethnopsychiatre et professeur de psychologie qui tente de percer le secret des rêves depuis 40 ans, le rêve aurait une fonction de « reformatage » et de régénération, théorie qui est la plus répandue actuellement chez les neurophysiologistes et que j’ai détaillée plus haut. Le rêve commun du quotidien n’aurait alors nullement besoin d’interprétation. Il fait simplement son travail (recherche de solutions, création, etc.).
Concernant les rêves qui sont plus marquants et récurrents, ils peuvent être interprétés mais seulement par une tierce personne. A ce moment-là, le rêve aura servi à quelque chose.
Tobie Nathan cite par ailleurs un extrait du Talmud que j’aime beaucoup : « Un rêve qui n’est pas interprété est comme une lettre qui n’a pas été lue ». Dès lors, l’interprétation serait plus importante que le rêve lui-même. Il livre pour exemple le rêve très célèbre que César aurait fait : coucher avec sa propre mère. A la suite de cela, César serait allé chercher un interprète qui lui aurait dit que « sa mère c’est Rome et qu’il prendra Rome », ce qu’il a fait. Tobie Nathan fait cette remarque très humoristique que j’adore : « Imaginez s’il était tombé sur un lacanien… » (en référence à Lacan, célèbre psychanalyste).
Personnellement, je trouve ce professeur passionnant à tout point de vue, mais j’aime penser que nous pouvons également trouver nous-même un sens à nos rêves.
Si vous désirez en savoir plus, cliquez ici. Vous découvrirez sa conférence qui est très intéressante.
Et vous, de quoi rêvez-vous ?
Vous souvenez-vous de vos rêves ?
Pour vous faciliter leur remémoration, ne vous jetez pas sur votre téléphone au réveil. Prenez le temps de fermer les yeux et d’essayer de rattraper vos rêves dans un état de demi-sommeil. Dans un petit carnet que vous aurez laissé sur votre table de chevet, notez-y directement tout ce dont vous vous souvenez.
Vouloir analyser ses propres rêves, voire les partager avec son entourage, n’est pas une idée totalement vide de sens. Plongez dans sa dimension intérieure et tenter de la comprendre serait même bénéfique pour la santé mentale.
N’hésitez pas à me laisser votre avis et à partager votre expérience en commentaires.
Merci de partager cet article aux autres rêveurs. Cela m’aidera beaucoup à faire connaitre mon blog !
Caroline
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