Ayant souffert d’insomnie, je sais à quel point elle peut empoisonner l’existence.
Les nuits d’enfer, les pensées qui tournent en boucle dans la tête comme un petit hamster dans sa cage, l’angoisse de ne pas dormir, les réveils au beau milieu de la nuit et la fatigue étaient devenus mon lot quotidien.
Et quelle solitude ! Car mon entourage ne mesurait absolument pas l’ampleur du problème.
Je disais souvent à mes proches : « Vous avez tellement de chance de bien dormir ». Ils ne comprenaient pas pourquoi je ne parvenais pas à trouver le sommeil au point d’en faire une fixation. Ils me conseillaient d’arrêter d’y penser. Ils n’avaient pas tort.
Un bon dormeur considère le sommeil comme une activité naturelle et même agréable, un temps de repos bien mérité. Le bon dormeur ne réfléchit pas quand il va se coucher. Il prend le sommeil comme il vient.
L’insomniaque, lui, n’a pas cette chance. Il ne fait pas ce qu’il veut avec son sommeil et la situation peut vite devenir ingérable.
Quand les nuits perturbent les jours
S’il y a bien une chose que j’ai apprise, c’est que l’insomnie n’est pas qu’un trouble de la nuit.
Traits tirés, cernes, manque d’énergie et de concentration, humeur en dents de scie, l’insomniaque connait surtout des jours sombres, sans compter qu’il lui faut déployer des efforts considérables pour tenter de masquer ce secret inavouable. C’est même parfois avec la peur au ventre qu’il se rend au travail.
Car c’est un fait certain : l’insomnie n’est pas très politiquement correcte. Pourtant, il s’agit bel et bien d’un trouble qui mérite tout notre respect et notre bienveillance.
Se sentir moins seul face à l’insomnie, c’est dédramatiser. Et dédramatiser, c’est exactement ce dont l’insomniaque a besoin.
Sous la partie visible de l’iceberg
La guérison passe par une multitude de petits changements, mais avant tout par un déclic : l’acceptation.
Il est inutile de se battre contre l’insomnie car c’est une guerre perdue d’avance. Vous voulez en connaitre la raison ?
Imaginez des sables mouvants : plus vous luttez, plus vous vous y enfoncez. Avec l’insomnie, c’est à peu près pareil. Plus on la combat, plus elle se renforce. C’est un cercle vicieux qui s’alimente de lui-même.
Accepter son insomnie, l’écouter et lutter avec elle, voilà déjà une première clé pour briser la spirale.
Gardez toujours à l’esprit que ce trouble n’est que le symptôme d’un déséquilibre plus profond qui nécessite votre attention et des soins appropriés. Sous la partie visible de l’iceberg se cachent peut-être une anxiété trop envahissante, une dépression, un déséquilibre hormonal, un stress chronique qu’il faudra apprendre à gérer, un autre trouble du sommeil ou une maladie qui devront être correctement pris en charge.
En cas de doute, consultez toujours votre médecin.
Si vous désirez aller plus loin, j’ai rédigé un article très complet sur le sujet.